Manger des feuilles

3 bonnes raisons de manger des feuilles ?

De la laitue, oui, mais pas que… On vous explique ici pourquoi manger des feuilles est bon pour la santé. Et en plus, c’est délicieux ! Alors pourquoi s’en priver ?

Manger des feuilles

Des feuilles… quel genre de feuilles ? 

Quand on parle de feuilles comestibles on pense souvent aux salades que l’on trouve sur nos étals … Mais dans la catégorie « feuilles » il y a aussi des feuilles d’orties et de pissenlit, … des fanes de carottes … et aussi des feuilles d’arbre… car oui, beaucoup de feuilles d’arbre sont comestibles !  

Les feuilles sont au cœur du processus chimique qui permet aux plantes de respirer, de se nourrir et bien sûr de grandir. Bourrées de chlorophylle, elles permettent la photosynthèse qui transforme l’énergie solaire en glucides à partir du dioxyde de carbone de l’air et de l’eau extraite du sol.

Feuilles de noisetier

Un petit goût exotique !

Nous n’avons pas trop l’habitude de consommer des feuilles par chez nous. Mais c’est pourtant chose courante sous les tropiques ! A la Réunion, on mange généralement des “brèdes” pour le dîner : le mot “brède” venant du terme indien “brette” qui veut dire “bon à manger”. Il s’agit donc de l’ensemble des feuilles comestibles : c’est pourquoi on parle de “brèdes manioc”, “brèdes patate” ou encore “brèdes cresson”… Ces feuilles sont très appréciées car elles présentent de nombreuses propriétés. 

Lamier blanc (Lamium album) et son petit goût de champignon !

Les feuilles, ces bienfaitrices !

Véritables usines à nutriments, les feuilles sont notamment riches : 

  • en protéines complètes, équilibrées en acides aminés essentiels
  • en vitamine A, B, C, E et K
  • en calcium et en fer

Dépuratives, reminéralisantes, antioxydantes, anti inflammatoires, les feuilles permettent de garder notre corps et nos cellules en bonne forme… Il est recommander d’en consommer quotidiennement, même en petite quantité.

Grande ortie (Urtica dioica) – riche en vitamines, en fer, en minéraux

Un coup de boost pour notre système digestif !

Les fanes de radis permettent de stimuler le système digestif et favorisent l’élimination intestinale. Il paraîtrait même que les fanes de carotte, de panais et de céleri lutteraient contre la prolifération de cellules cancéreuses, surtout au niveau des intestins !  Quant aux fanes de betteraves, ils sont remplis d’antioxydants. Vous reprendrez bien un peu de jus de fanes de betterave ?

Comment manger des feuilles ?

L’idéal est de les consommer crues. : ainsi les feuilles offrent un maximum de nutriments !

Lorsque les feuilles sont jeunes, elles peuvent être mangées en salade. Pour les espèces douces (lamier, plantain, pissenlit, tilleul, …), coupez-les juste grossièrement. Celles plus amères pourront être ciselées avant d’être ajoutées à la salade. Dans tous les cas, il est sympas de les faire macérer quelques minutes dans un jus de citron pour les attendrir avant de les ajouter à votre salade composée.

Vous pouvez aussi préparer de délicieux jus et smoothies, en les mixant avec un blender, ou encore mieux, avec un extracteur de jus…

Les feuilles plus matures sont généralement plus coriaces : elles sont donc moins agréables crues. Dans ce cas, le mieux est d’envisagez une cuisson. Faites-les blanchir, ou cuire à la vapeur par exemple, puis mangez-les façon « poireau-vinaigrette ». Il est aussi tout à fait possible de les ajouter à vos poêlées ou tartes salées.

Il est enfin aussi très intéressant d’ajouter des feuilles dans son assiette en version séchée. Lorsque les feuilles sont séchées à basse températures, leurs nutriments sont préservés. Un fois réduites en paillettes, elles peuvent être très facilement saupoudrées dans toute sorte de plats.

Attention, gare aux excès !

Les feuilles ont une concentration particulièrement élevée en éléments nutritifs alors, toujours garder en tête qu’elles sont à consommer avec modération. Certaines d’entre elles renferment de nombreux acides oxaliques, attention donc aux personnes atteintes de calculs rénaux, de goutte ou d’arthrite. Riches en fibres, les feuilles sont aussi à consommer avec modération pour les personnes ayant les intestins fragiles. 


Rappel des grands principes du cueilleur sauvage

Cueillir des plantes sauvages, que ce soit pour leurs saveurs ou pour les propriétés thérapeutiques est source d’une grande satisfaction, mais attention, cela ne s’improvise pas.

Le cueilleur doit faire preuve d’une grande vigilance, afin de ne pas risquer de s’intoxiquer, mais aussi de ne pas dégrader l’environnement qui est mis à sa disposition par Dame Nature !

En tant que cueilleur responsable, les grands principes de la cueillette sauvage qui s’appliquent sont les suivants :

  • Assurez-vous d’avoir précisément identifié la plante : vous devez être sûrs à 200% !
  • Eloignez-vous des zones polluées
  • Eloignez-vous des zones humides ou souillées par le bétail (risque parasitaire)
  • Vérifiez que l’espèce n’est pas protégée par arrêté préfectoral et que vous êtes sur un lieu autorisé
  • Cueillez avec parcimonie : pas plus de 10% de la colonie
  • N’arrachez pas la plante : prélevez uniquement la partie qui vous intéresse
  • Triez et nettoyez correctement vos plantessurtout si elles ont été récoltées près du sol.

Nous t’encourageons à consulter notre article sur les “Règles, bonnes pratiques et risques de la cueillette sauvage” avant de partir en cueillette pour en savoir plus sur les gestes à avoir et les risques notamment parasitaires.


Pas le temps de partir à la cueillette ou d’aller acheter une salade ?

Nous avons imaginé pour d’originaux mélanges séchés avec des feuilles bienfaisantes : tilleul, orties, frêne, … car comme vous l’avez compris, c’est délicieux, mais on n’a pas toujours le courage, l’envie, ou le temps de partir en cueillette. Avec nos bouillons, pestos secs, gomasios, et autres mélanges sucrés, on vous invite à (re)découvrir que manger des feuilles, ça a d’la gueule 😉

Découvre toutes nos épices et aides culinaires aux plantes sauvages du jardin. Leur point commun ? Ils sont originaux, sains, pratiques, 100% locaux et sauvagement délicieux.


LE JARDIN E(S)T LA RECETTE, c’est quoi ?

Nos industries et notre façon de consommer détruisent notre santé, notre société et la biodiversité. Il est donc urgent de construire de nouveaux modèles garantissant notre résilience alimentaire et protégeant la biodiversité, clé de voûte de nos écosystèmes.

LE JARDIN E(S)T LA RECETTE est une entreprise sociale et solidaire (agrément ESUS) dont la mission est d’encourager le retour à la terre et le réensauvagement des parcelles.

En développant une filière qui valorise les récoltes du jardin, en proposant des condiments militants 100 % locaux, et en diffusant la connaissance des plantes sauvages, nous voulons aider chacun à renforcer son autonomie, à adopter une alimentation responsable et, in fine, à réussir sa transition écologique.

Viens donc t’ensauvager en goûtant nos épices et condiments 100% locaux aux plantes sauvages, et découvre tout ce que les plantes ont à t’offrir en plongeant dans nos guides et monographies détaillées.

Et pour en savoir plus sur l’initiative, c’est par là …

A bientôt !

Epices francaises à base de plantes sauvages
Epices françaises aux plantes sauvages du jardin

Note : les informations décrites dans cet article proviennent d’ouvrages de référence en phytothérapie, médecine traditionnelle et botanique. Elles sont données à titre informatif, et ne sauraient en aucun cas constituer une information médicale, ni engager notre responsabilité. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour en savoir plus.

Note sur l’Auteure : Bénédicte Gory, ingénieure issue d’une formation universitaire en physique et chimie organique, se consacre à l’étude et à la valorisation des plantes sauvages de nos régions. Soucieuse de proposer des solutions concrètes et responsables pour demain, elle créée LE JARDIN E(S)T LA RECETTE en 2018 pour encourager le retour à la terre et les micro-productions. Avec le mouvement JE SUIS UNE MAUVAISE GRAINE, elle souhaite aider chacun à renforcer son autonomie et à avancer vers une vie plus naturelle grâce à la connaissance. En mobilisant l’expertise qu’elle a acquise au fil de ses expérimentations, de ses recherches et de ses rencontres avec des experts engagés, elle propose des contenus fiables, complets et accessibles au plus grand nombre. Elle collabore aujourd’hui avec des chefs et artisans à la recherche de nouvelles saveurs, locales et originales, et accompagne les producteurs et artisans souhaitant valoriser ce patrimoine végétal sauvage.

Sources :

Petit Larousse des Plantes qui Guérissent, 500 plantes, Gérard Debuigne, François Couplan, Thierry Folliard, éditions Larousse, Paris 2013
Larousse des plantes médicinales, éditions Larousse, Paris 2013
Gemmothérapie les bourgeons au service de la santé, guide pratique familiale, Stéphane Boistard, éditions de Terran, Escalquens 2016
Traité pratique de phytothérapie, Dr Jean-Michel Morel, éditions Grancher, Paris 2008
L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales, Gérard Ducerf, éditions Promonature, 3 volumes, Briant 2007-2009Le petit Larousse des plantes qui guérissent – François Couplan / Gérard Debuigne

Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques – François Couplan 

Se Soigner avec les Plantes de nos Régions- François Couplan