Tous sur les orties : petites histoires, bienfaits, remèdes traditionnels ... on vous dit absoluement tout !

Tout sur les orties

ici, on vous dit tout sur les orties !

Faisant pleurer les gamins et squattant sans vergogne nos jardins, potagers, sentiers et autres clairières, l’ortie n’a pas volé sa place de reine absolue des “mauvaises herbes” ! Mais ne la jugez pas trop vite : si l’ortie ne piquait pas, elle serait certainement en voie d’extinction tant son goût et ses bienfaits sont incroyables. Ce serait alors une grande perte pour le règne animal, le monde végétal, mais aussi pour l’homme !

Très récemment, et bien malgré elle, l’ortie a mis en exergue les profondes incohérences de notre société et est devenue un symbole de résistance pour les défenseurs de la nature.

On a attisé votre curiosité ? Alors v’nez : on vous présente l’ortie sous toutes ses piqûres, euh … ses coutures !

Tous sur les orties : petites histoires, bienfaits, remèdes traditionnels ... on vous dit absoluement tout !
On vous dit tout sur les orties

Tout sur les orties, en commençant par son histoire …

Plante pérenne originaire d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord, les orties sont des “dinosaures” dont les premières traces remontent avant les deux dernières glaciations. Elles se seraient répandues avec l’avènement de l’agriculture (vers 10 000 av. JC) lorsque les hommes ont commencé à abattre les forêts pour y faire pousser leurs légumes et céréales.

Les usages traditionnels de l’ortie

Les hommes ont très vite compris que les orties présentaient de nombreux intérêts, le premier étant bien sûr de remplir leurs assiettes avec un légume facile à cultiver et autrement nutritif.

Les Romains ayant découvert les nombreuses propriétés curatives de l’ortie avaient coutume d’en donner à manger à leurs jeunes pour les protéger des maladies. Symbole de courage et d’énergie, les soldats ne manquaient certainement pas de s’en faire une p’tite assiette avant de partir au combat !

Ses pouvoirs “protecteurs”, presque magiques, ont largement été repris au Moyen-âge pour éloigner les fantômes. Il était alors d’usage d’en mettre au pied de son lit ou d’en porter sur soi pour repousser les mauvais esprits et les maléfices. Les sorcières, elles, l’utilisaient dans la confection de leurs philtres d’amour.

L’ utilisation des fibres d’orties pour la fabrication de toiles remonte également à l’Antiquité : les hommes s’en servaient pour confectionner leurs vêtements, des souliers et même du papier.

La guerre des orties

L’utilisation d’extraits fermentés de plantes comme fertilisant naturel en agriculture remonte à l’Antiquité, mais le “purin d’ortie” ( oui le mot est très moche mais faut avouer que c’est diablement efficace ! ) n’a été “découvert” que très récemment (dans les années 1990 ! ), et a profondément marqué l’histoire !

L’efficacité de ce produit naturel est telle que les lobbies de l’agrochimie, se sentant menacés, ont demandé et obtenu en 2006 l’interdiction totale de commercialiser, fabriquer et même d’utiliser le purin d’ortie, prétextant une absence de cadre réglementaire. C’est comme si t’avait droit aux crêpes, au sucre, mais que la consommation de crêpes au sucre était passible de prison ! Ce non-sens a conduit à la « guerre de l’ortie », menée par différentes associations de protection de la nature et partisans d’une agriculture naturelle contre l’Etat et les lobbies. Devant le retentissement médiatique de cette affaire et l’incohérence profonde de cette décision le purin d’ortie a finalement obtenu une maigre autorisation en 2011 pour être commercialisé et utilisé.

Mais le sujet n’est malheureusement pas clos, et la guerre menée par les industriels de l’agrochimie pour faire barrage aux extraits fermentés naturels continue. Preuve que ceux qui notre société moderne n’a toujours pas compris que nous devons collaborer avec la nature plutôt que de la combattre !

Pour en apprendre plus sur la Guerre des orties, on vous conseille vivement ce bouquin !

Description botanique de l’ortie

Il existe près de 500 espèces d’orties dans le monde : la grande ortie (Urtica dioica) et l’ortie brûlante (Urtica urens) étant les plus courantes.

On la reconnait (parce qu’elle pique – oui, mais aussi) grâce à ses tiges dressées qui portent de larges feuilles opposées et dentelées.

Même si elle préfère les sols fertiles riches en azote et les climats tempérés, l’ortie s’adapte très bien à tous types de sols et de conditions, et peut atteindre 1,5 m de haut lorsqu’elle se plait dans son environnement.

Grâce à ses longues racines jaunâtres (rhizomes) qui se propagent en tous sens, l’ortie se développe très vite !

Elle fleurit de juin à septembre : ses fleurs verdâtres sont disposées en grappes à l’aisselle des feuilles. Les fruits sont présents uniquement sur les pieds femelles (qui ont des inflorescences retombantes, à la différences des pieds mâles qui ont des inflorescences dressées). Pour les geeks : quand les fleurs mâles et femelles ne squattent pas la même maison, on dit que la plante est dioïque.

Pourquoi les orties piquent

Les orties piquent pour vous tenir à distance bien sûr !

Toute la plante est couverte de redoutables poils urticants. Ces piquants sont en réalité de microscopiques seringues de silice, aussi coupantes que du verre, et remplies d’un cocktail d’acide formique, d’histamine et de sérotonine. En s’enfonçant dans la peau ce “venin” est libéré dans l’épiderme, ce qui provoque cette sensation de brûlure.

Mais se piquer n’est pas une fatalité ! Ses poils sont orientés vers le haut, et sont moins nombreux sur la tige et le dessous de feuilles. Pour cueillir les orties sans se piquer, il “suffit” donc de les cueillir par le dessous, avec un geste remontant, de façon à les casser. Car oui, ces petits poils sont aussi cassants que du verre !

Pour les manger sans se piquer la langue, il faudra donc casser ces piquants en les écrasant. Cela peut se faire à l’aide d’un gant ou tout simplement d’un torchon. Une fois cette opération réalisée, plus rien ne pourra se mettre en travers de votre dégustation.

Sachez que si par mégarde vous vous faites piquer par des orties, vous pouvez soulager facilement la douleur grâce au plantain qui pousse généralement non loin des orties ;). Pour cela cueillez quelques feuilles de plantain, écrasez-les entre vos doigts et appliquez-les doucement sur la zone irritée.

Propriétés et bienfaits des orties

L’ortie est un véritable trésor en matière de phytothérapie ! Particulièrement riche en vitamines, protéines végétales, anti-oxydants, chlorophylle, minéraux et oligoéléments, la liste des propriétés thérapeutiques de l’ortie est impressionnante !

Les orties sont bénéfiques notamment pour :

  • Reminéraliser, détoxifier et renforcer l’organisme (réduit les carences et la fatigue, facilite l’élimination rénale, réduit la formation de calculs, renforce le système immunitaire, …)
  • Combattre les inflammations (de la peau, des muqueuses dentaires, des voies urinaires …)
  • Atténuer les rhumatismes liés à l’arthrite et l’arthrose
  • Combattre l’hypertension
  • Réduire la glycémie (baisse du taux de sucre dans le sang)
  • Réduire l’hyperplasie bénigne de la prostate
  • Renforcer les cheveux
Contre-indications

Attention, les cures à base d’orties (par voie interne) ou la consommation importante d’orties ne sont pas recommandées sans l’avis d’un médecin pour les personnes :

  • souffrant d’hypertension ;
  • sous traitement anticoagulant ;
  • sous traitement diurétique ;

Remèdes à base d’orties

Le plus simple pour profiter des bienfaits de l’ortie est de la manger ! Mais vous pouvez aussi :

  • préparer une infusion de sommités séchées (feuilles et tiges supérieures) : comptez une belle pincée pour 250 à 500 ml d’eau et laissez infuser une dizaine de minutes dans l’eau bouillante. Buvez cette infusion de préférence avant les repas.
  • préparer une décoction à base de racines pour son côté diurétique : pour cela récoltez et lavez les racines, puis faites-les bouillir 10 mn à feu vif (à couvert). Laissez encore infuser 10 mn avant de boire (2 tasses par jour)
  • Extraire le suc de la plante fraîche pour soulager les aphtes : pour cela extraire le jus de la plante à l’aide d’un presse-ail, diluez dans un peu d’eau, et effectuez des gargarismes matin et soir.

Pour les braves, un vieux remède populaire consiste à flageller son corps avec des orties pour soulager les douleurs articulaires et rétablir la circulation : les propriétés urticantes de l’ortie ayant un effet vasodilatateur. Après, c’est vous qui voyez …

Utiliser les orties en cuisine

L’ortie a quelque peu déserté nos tables modernes. Pourtant elle a été une base de l’alimentation pendant des milliers d’années. Et pour cause : c’est une bombe nutritionnelle bourrée de vitamines (l’ortie contient 7 fois plus de vitamine C que les oranges), de sels minéraux (magnésium, phosphore, calcium : autant que dans le fromage), d’oligoéléments (2,5 fois plus de fer que dans les épinards) et de chlorophylle.

Par ailleurs, ses feuilles sont très riches en protéines complètes équilibrées en acides aminés essentiels, et constituent donc une source de nutriments très intéressante lorsqu’on souhaite limiter sa consommation de viande.

Autre super bonne raison de la remettre au menu du jour : elle est délicieuse !

Ses jeunes feuilles fraiches (principalement les sommités) peuvent se manger aussi bien crues (en salade ou en pesto) que cuites (à la vapeur, en soupe, en tarte, en cake salé, mais aussi pourquoi pas dans un beurre aillé pour en faire des croutons).

Les feuilles séchées à basse température peuvent aussi très facilement s’intègrer à vos plats (omelettes, quiches, sablés…) après avoir été mixées en paillette ou en poudre.

Les graines sont aussi comestibles (fraiches ou sèches) et peuvent être ajoutées un peu partout !

Enfin, on a trouvé ça intéressant donc on vous l’dit : on faisait autrefois cailler le lait pour en faire du fromage en utilisant une décoction de feuilles saturées de sel.

Utiliser les orties en cosmétique

Incroyable mais l’ortie est aussi un allié beauté !

L’ortie est bénéfique pour la peau : elle aide à régénérer les peaux irritées (notamment sujettes à eczéma), à purifier les peaux grasses et acnéiques, et à tonifier les peaux fatiguées. Elle est idéale à la fois pour les peaux jeunes et les peaux matures !

Vous pouvez l’utiliser :

  • en bain de vapeur : pour cela faites une décoction avec 5 grammes de feuilles dans 500ml d’eau pendant 10 minutes (à couvert), ôtez du feu, puis placez votre visage au dessus du liquide pendant 5 à 10 minutes en le couvrant avec un linge.
  • en lotion visage : pour cela utilisez la préparation réalisée ci-dessus et filtrez-la en pressant bien pour extraire un maximum de principes actifs. Une fois bien refroidie nettoyez votre peau avec un coton propre. Appliquez ensuite votre crème habituelle. (Cette lotion se conserve 3 jours au frais)

Côté cheveux : l’ortie aide à tonifier le cuir chevelu et est super efficace pour réduire les pellicules et la chute des cheveux. Pour réaliser une lotion cheveux : faites une décoction filtrée comme pour le visage, puis ajoutez la même quantité de vinaigre de cidre (200ml de vinaigre pour 200ml de décoction). En fin de shampoing : frictionnez votre cuir chevelu pendant 2-3 minutes, laissez poser 2-3 minutes puis rincez. Attention à éviter le contact avec les yeux ! Cette lotion se conserve plusieurs semaines au frais.

Au jardin : faire un purin d’ortie

Le “purin d’ortie” ou extrait fermenté d’ortie dont on vous a parlé plus haut est remarquable accélérer la croissance des végétaux.

Purin d’orties

Pour préparer votre purin d’ortie :

  • récoltez 2 gros bouquets d’orties et coupez-les grossièrement
  • Ajoutez 1 litre d’eau de pluie
  • Fermez le contenant hermétiquement ( la macération doit se faire en anaérobie : c’est à dire sans air )
  • Laissez macérer 1 à 3 semaines (1 semaine en plein été lorsqu’il fait chaud – 3 semaines lorsque les températures sont faibles), en mélangeant de temps en temps. Tant que le mélange fait des bulles c’est que la fermentation est en cours. Arrêtez la macération lorsqu’il n’y a plus de bulles.
  • Filtrez puis stockez dans un endroit frais à l’abri de la lumière
  • Utilisez au fur et à mesure en fonction de vos besoins en diluant à 10%

Ce purin va aider la croissance de la plante en lui apportant de précieux nutriments et l’aider à lutter contre les maladies et parasites.

En symbiose avec l’ortie …

L’ortie est un berceau hospitalier et nourricier pour plus de quarante espèces d’insectes et de petits mammifères.

L’ortie constitue un lieu de ponte idéal pour de nombreux insectes dont certains lui sont d’ailleurs inféodés.

Ainsi, plus d’une trentaine de papillons se développent grâce à la protection de ses feuilles et à la nourriture qu’elles offrent à ses chenilles. Les adultes pourront ensuite se nourrir du nectar présent dans ses fleurs.

Elle offre également une nourriture précieuse et abondante pour les herbivores et les oiseaux (tant au niveau de ses feuilles que de ses graines). Alors si vous avez la chance d’en avoir au jardin laissez-les grandir, profitez de leurs bienfaits, et observez le délicat ballet qui s’organise autour d’elles !

Acheter des orties & Acheter des produits à base d’orties

Vous avez envie de (re)mettre des orties dans votre vie ? Ca tombe bien : nous aussi !!

On vous propose des feuilles d’orties du jardin (donc 100% françaises), séchées à basse température pour en préserver les bienfaits et ayant poussé sans engrais ni pesticides de synthèse. Elles sont entières pour que vous puissiez les utiliser comme bon vous semble, en cuisine, en tisane ou pour vos cosmétiques maison :

orties séchées
Feuilles d’orties entières du jardin

Découvrez aussi nos épices et mélanges aromatiques à base d’ortie : ils sont délicieusement sauvages !

Nos produits sont réalisés artisanalement, dans une démarche sociale et circulaire, à partir d’orties du jardin (donc 100% françaises). Ces orties sont séchées à basse température afin de préserver leurs qualités nutritionnelles et leur goût. Laissez vous tenter : vous ne serez pas déçus 😉

LE JARDIN E(S)T LA RECETTE, c’est quoi ?

Nous sommes une entreprise sociale et solidaire (agrément ESUS) dont la mission est de créer une filière qui valorise les récoltes du jardin et notamment ses plantes sauvages. Ainsi nous encourageons le retour à la terre et à la paysannerie, nous proposons une alimentation résiliente, et aidons à régénérer la biodiversité à travers le réensauvagement des parcelles. Pour en savoir plus sur l’initiative, c’est pas là

Note : les informations décrites dans cet article proviennent d’ouvrages de référence en aromathérapie. Cependant, elles sont données à titre informatif, et ne sauraient en aucun cas constituer une information médicale, ni engager notre responsabilité. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour en savoir plus

Sources :

  • Petit Larousse des Plantes qui Guérissent, 500 plantes, Gérard Debuigne, François Couplan, Thierry Folliard, éditions Larousse, Paris 2013
  • Larousse des plantes médicinales, éditions Larousse, Paris 2013
  • Gemmothérapie les bourgeons au service de la santé, guide pratique familiale, Stéphane Boistard, éditions de Terran, Escalquens 2016
  • Traité pratique de phytothérapie, Dr Jean-Michel Morel, éditions Grancher, Paris 2008
  • L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales, Gérard Ducerf, éditions Promonature, 3 volumes, Briant 2007-2009Le petit Larousse des plantes qui guérissent – François Couplan / Gérard Debuigne
  • Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques – François Couplan 
  • Se Soigner avec les Plantes de nos Régions- François Couplan 
  • L’ESCOP (European Scientific Cooperative on Phytotherapy)

Envie de tester nos produits ?

Inscrivez-vous à la newsletter pour recevoir une réduction de

-10%

sur votre première commande

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.