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Les bienfaits des orties
Les bienfaits des orties sont nombreux et connus depuis la nuit des temps, mais la reine des « mauvaises herbes » jouit d’une bien mauvaise réputation. Nous la boudons depuis quelques décennies, parce qu’elle pique, et pourtant nous avons tout intérêt à la remettre dans nos assiettes et dans nos remèdes maison. C’est en effet une plante médicinale puissante, reconnue traditionnellement et scientifiquement pour ses nombreuses propriétés thérapeutiques.
Voici donc un petit topo sur les principaux bienfaits des orties et sur comment l’utiliser.
Petit point botanique sur l’ortie
Le genre Urtica qui appartient à la famille des Urticacées comprend près d’une 30aine d’espèces dans le monde : la grande ortie (Urtica dioica) et l’ortie brûlante (Urtica urens) sont assurément les plus courantes par chez nous.
On les reconnaît parce qu’elles piquent, mais aussi grâce à leurs tiges dressées qui portent de larges feuilles opposées et dentelées.
Même si elle préfère les sols fertiles riches en azote et les climats tempérés, l’ortie s’adapte très bien à tous types de sols et de conditions. Elle peut atteindre 1,8 m de haut chez la grande ortie lorsqu’elle se plaît dans son environnement.
La grande ortie est une vivace qui se propage très vite grâce à ses longues racines rampantes (rhizomes). L’ortie brûlante, elle, est une plante annuelle qui se reproduit exclusivement grâce à ses graines.
Elles fleurissent de juin à septembre : les fleurs sont discrètes et disposées en grappes à l’aisselle des feuilles.
Les fleurs mâles sont jaunâtres et (pour la grande ortie) présentent sur les pieds mâles dont les grappes sont dressées.
Les fleurs femelles sont verdâtres et les grappes sont tombantes et arrondies. (Pour les geeks : quand les fleurs mâles et femelles ne squattent pas la même maison, on dit que la plante est dioïque.)
Pourquoi les orties piquent ?
Les orties piquent pour vous tenir à distance bien sûr !
Toute la plante est couverte de redoutables poils urticants. Ces piquants sont en réalité de microscopiques seringues de silice, aussi coupantes que du verre, et remplies d’un cocktail contenant notamment de l’histamine, de la sérotonine et de l’acide formique. En s’enfonçant dans la peau ce « venin » est libéré dans l’épiderme, ce qui provoque cette sensation de brûlure.
Mais se piquer n’est pas une fatalité, et la meilleure technique pour ne pas se piquer est certainement de porter des gants ! Si tu n’en as pas, il est possible de les cueillir sans (trop) se piquer en les cueillant par le dessous avec un geste remontant. Les poils sont en effet beaucoup moins nombreux sur le dessous de feuilles (et sur les graines).
Pour les manger sans se piquer la langue, il faudra prévoir de casser ces piquants en les écrasant. Cela peut se faire à l’aide d’un gant ou tout simplement d’un torchon. Une fois cette opération réalisée, plus rien ne pourra se mettre en travers de ta dégustation.
Sache que si par mégarde tu te fais piquer par des orties, tu peux soulager la douleur grâce au plantain qui pousse généralement non loin des orties ;). Pour cela cueille quelques feuilles de plantain, écrase-les entre tes doigts et applique-les doucement sur la zone irritée.
Propriétés et bienfaits des orties
L’ortie est un véritable trésor en matière de phytothérapie et de nutrition ! Particulièrement riches en flavonoïdes, polyphénols, vitamines, protéines complètes, minéraux, chlorophylle, tanins et acides gras essentiels, les feuilles et les graines d’ortie aident au bon fonctionnement global du corps en étant particulièrement utile pour les reins, le foie, les voies digestives, et le cerveau. Les racines sont également reconnues pour leur action sur la prostate.
Les orties contiennent notamment :
- des protéines dont des protéines complètes (jusqu’à 40% de leur poids sec) : idéal donc lorsqu’on souhaite végétaliser son assiette !
- des vitamines
- Vitamine A (essentielle pour la santé des yeux, la croissance cellulaire, l’immunité et la santé de la peau),
- Vitamine C (5 à 7 fois plus que l’orange ! )
- Vitamine E
- ou encore Vitamine K (crucial dans la coagulation sanguine, la santé des os et la régulation de la calcification des tissus).
- des minéraux (jusqu’à 20% de leur poids sec) : du fer (2 fois plus que dans les épinards), du calcium (plus que de nombreux fromages), du magnésium, du potassium .
- des acides gras essentiels qui aident à la santé cardiovasculaire, cérébrale et cellulaire
Reminéralisante, diurétique, dépurative, anti-inflammatoire, antioxydante, antirhumatismale, analgésique, … Les propriétés thérapeutiques de l’ortie sont nombreuses. Elle est traditionnellement utilisée pour :
- Reminéraliser l’organisme (idéal en cas de carences et la fatigue physique ou psychique)
- Réduire l’inflammation chronique
- Faciliter la digestion
- Renforcer le système immunitaire
- Détoxifier l’organisme
- Atténuer les rhumatismes liés à l’arthrite et l’arthrose
- Réguler la glycémie (baisse du taux de sucre dans le sang)
- Réduire l’hyperplasie bénigne de la prostate (racines)
- Soulager les irritations de la peau
- Renforcer les cheveux
L’impact de l’ortie sur le cholestérol et la pression artérielle n’est pas encore scientifiquement démontré, même si de récentes études montrent qu’elle peut être utile pour réduire les niveaux de cholestérol LDL dans le sang (le « mauvais » cholestérol).
Pour les braves, un vieux remède populaire consiste à flageller son corps avec des orties fraiches pour soulager les douleurs articulaires et rétablir la circulation : les propriétés urticantes de l’ortie ayant un effet vasodilatateur. Après, c’est vous qui voyez …
Utilisation traditionnelle des orties
Le plus classique pour profiter des bienfaits des orties est de préparer une infusion de feuilles séchées : compter une belle pincée pour 250 ml d’eau bouillante, et laisser infuser une dizaine de minutes à couvert. Boire cette infusion de préférence avant les repas.
Mais on peut aussi profiter des bienfaits des orties en les mangeant ! Fraiches, crues ou cuites, sèches, saupoudrées, en paillettes ou en poudre … il y a 1001 façons de les préparer, et cela se fait depuis la nuit des temps !
Utiliser les orties en cuisine
L’ortie a déserté nos tables modernes. Pourtant elle a été une base de l’alimentation pendant des milliers d’années.
Source importante de protéines, de vitamines et de minéraux, l’ortie est très intéressante à consommer au quotidien, notamment lorsque l’on se sent fatigué (physiquement et psychiquement) et lorsque l’on souhaite limiter sa consommation de viande.
Les études ont montré que consommer 10 g d’orties fraiches (ou 1 g d’orties sèches) par jour aidait l’organisme à rester en forme. (Dans le cadre d’une alimentation équilibrée bien sûr, et sauf contre-indication !).
Quel goût a l’ortie ?
Autre super bonne raison de la remettre les orties au menu du jour : c’est délicieux !
Concentrées en chlorophylle et en terpènes terreux, les orties présentent des saveurs végétales très persillées et boisées. Elles peuvent aussi présenter des arôme floraux liés à leur teneur en linalol, et même de noisette (particulièrement dans les graines).
La présence d’acide glutamique donne aussi à l’ortie un caractère très savoureux : c’est cet acide qui procure ce fameux goût « umami« …
Comment manger des orties
Les jeunes feuilles et sommités d’ortie fraiches peuvent se manger crues (en salade ou en pesto) ou cuites (à la vapeur, en soupe, en tarte, en cake salé …).
Les feuilles d’ortie séchées, qu’elles soient entières, en paillettes ou en poudre sont aussi très pratiques. Elles peuvent s’ajouter très facilement aux omelettes, quiches, poêlées…
Si tu veux plus d’informations ou des idées pour les intégrer dans ta cuisine, n’hésite pas à dévorer notre livre digital complet Tout, tout, tout (ou presque) sur les orties ou à consulter notre article : 5 bonnes raisons de manger des orties.
Contre-indications
Il n’y a pas de contre-indications à une consommation d’orties en quantité modérée, mais les cures à base d’orties (ou la consommation importante et répétée) sont déconseillées aux personnes souffrant d’hypotension chronique, d’insuffisance rénale et d’hémochromatose (excès de fer dans l’organisme).
Par manque d’information l’Agence Européenne du Médicament contre-indique son usage chez les femmes enceintes ou allaitante, ainsi que chez les enfants de moins de 12 ans.
Les personnes sous traitements médical (notamment anti-coagulant) doivent limiter leur consommation d’ortie pour éviter les interactions.
Tu veux TOUT savoir sur les orties ?
Tu veux tout savoir sur les orties (ou presque !) ? Découvre notre livre digital complet « Tout, tout, tout (ou presque) sur les orties«
Livre digital complet – « Tout, tout, tout (ou presque) sur les orties »
Fruit de plusieurs années de recherches, d’expérimentations et d’échanges avec des chefs, des experts et des professionnels innovants et inspirants, ce livre explore les orties sous toutes leurs coutures: alimentation, santé, beauté, … Il explique même pourquoi et comment les orties peuvent permettre de faire du fromage.
Il ne fait bien entendu pas l’impasse sur la manière de les récolter, de les sécher et de les conserver et te donne toutes les astuces pour faire et utiliser tes paillettes et ta poudre d’ortie.
Composé de plus de 100 pages, et imprimable directement chez toi pour que tu puisses facilement le bouquiner dès aujourd’hui, ce livre complet devrait répondre à toutes tes questions sur les orties !
Parce qu’il circule (beaucoup) trop d’informations fausses ou incomplètes sur les réseaux sociaux et blogs amateurs, ce livre se veut précis, complet et fiable. Les informations qui y sont mentionnées se basent en effet exclusivement sur des ouvrages de référence et des études d’experts.
Ce livre s’adresse à tous ceux qui aimeraient faire une place aux orties dans leur quotidien : il répond aux questions des débutants avec de nombreux exemples et explications, tout en apportant aux experts un décryptage chimique utile pour les magnifier.
Où acheter des orties de qualité ?
Si tu n’as pas le courage de récolter des orties toi-même, tu peux toujours demander à ton maraîcher de t’en cueillir quelques poignées… C’est malheureusement le seul moyen d’en avoir des fraîches, car elles sont introuvables en magasin !
Les orties sèches sont plus courantes, mais encore faut-il qu’elles soient de bonne qualité !
Je te conseille de faire attention à la qualité des plantes que tu achètes, en particulier si tu les intègres :
- vérifie leur provenance : s’il n’est pas mentionné qu’elles sont origine France, c’est qu’elles ne viennent pas du coin ! Les orties proviennent généralement d’Europe de l’est, où la règlementation est moins regardante concernant la traçabilité, les résidus ou encore les pratiques de culture et de récolte des plantes. Lorsqu’elles sont récoltées et préparées en France, le fabricant ne se prive généralement pas de te le dire !
- préfère-les séchées à basse température. De nombreuses molécules aromatiques et bioactives s’évaporent ou se dégradent avec la chaleur. Un séchage a basse température permet de préserver le gout et les bienfaits des plantes.
- préfère-les non broyées pour être sûr de leur fraîcheur et de leur composition. Si tu achètes de la poudre d’ortie ou des orties en paillettes, assure toi qu’il ne s’agit pas d’un mélange dégradé : rien de mieux qu’une poudre pour planquer ce que l’on veut dedans : des parties moins nobles de la plante (des tiges, des pétioles, des feuilles abimées), d’autres plantes, ou encore pire, des éléments étranger (comme de la poussière … ). C’est très fréquent.
Nos orties sèches
Nous proposons sur notre site des orties sèches origine France et de grande qualité. Elles sont récoltées à la main par nos jardiniers adhérents et producteurs partenaires sur leur jardin parcelle préservée et sauvage.
Elles ont été séchées à température ambiante pour en préserver le goût et les bienfaits.
Nous les proposons sous forme de feuilles entières, de paillettes d’ortie ou de poudre. N’hésite pas à faire un tour sur notre site si ça t’intéresse !
LE JARDIN E(S)T LA RECETTE, c’est quoi ?
Nos industries et notre façon de consommer détruisent notre santé, notre société et la biodiversité. Il est donc urgent de construire de nouveaux modèles garantissant notre résilience alimentaire et protégeant la biodiversité, clé de voûte de nos écosystèmes.
LE JARDIN E(S)T LA RECETTE est une entreprise sociale et solidaire (agrément ESUS) dont la mission est d’encourager le retour à la terre et le réensauvagement des parcelles.
En développant une filière qui valorise les récoltes du jardin, en proposant des condiments militants 100 % locaux, et en diffusant la connaissance des plantes sauvages, nous voulons aider chacun à renforcer son autonomie, à adopter une alimentation responsable et, in fine, à réussir sa transition écologique.
Viens donc t’ensauvager en goûtant nos épices et condiments 100% locaux aux plantes sauvages, et découvre tout ce que les plantes ont à t’offrir en plongeant dans nos guides et monographies détaillées.
Et pour en savoir plus sur l’initiative, c’est par là …
A bientôt !
Note : les informations décrites dans cet article proviennent d’ouvrages de référence en phytothérapie, médecine traditionnelle et botanique. Elles sont données à titre informatif, et ne sauraient en aucun cas constituer une information médicale, ni engager notre responsabilité. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour en savoir plus.
Note sur l’Auteure : Bénédicte Gory, ingénieure issue d’une formation universitaire en physique et chimie organique, se consacre à l’étude et à la valorisation des plantes sauvages de nos régions. Soucieuse de proposer des solutions concrètes et responsables pour demain, elle créée LE JARDIN E(S)T LA RECETTE en 2018 pour encourager le retour à la terre et les micro-productions. Avec le mouvement JE SUIS UNE MAUVAISE GRAINE, elle souhaite aider chacun à renforcer son autonomie et à avancer vers une vie plus naturelle grâce à la connaissance. En mobilisant l’expertise qu’elle a acquise au fil de ses expérimentations, de ses recherches et de ses rencontres avec des experts engagés, elle propose des contenus fiables, complets et accessibles au plus grand nombre. Elle collabore aujourd’hui avec des chefs et artisans à la recherche de nouvelles saveurs, locales et originales, et accompagne les producteurs et artisans souhaitant valoriser ce patrimoine végétal sauvage.
Sources :
- Petit Larousse des Plantes qui Guérissent, 500 plantes, Gérard Debuigne, François Couplan, Thierry Folliard, éditions Larousse, Paris 2013
- Larousse des plantes médicinales, éditions Larousse, Paris 2013
- Gemmothérapie les bourgeons au service de la santé, guide pratique familiale, Stéphane Boistard, éditions de Terran, Escalquens 2016
- Traité pratique de phytothérapie, Dr Jean-Michel Morel, éditions Grancher, Paris 2008
- L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices alimentaires et médicinales, Gérard Ducerf, éditions Promonature, 3 volumes, Briant 2007-2009Le petit Larousse des plantes qui guérissent – François Couplan / Gérard Debuigne
- Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques – François Couplan
- Se Soigner avec les Plantes de nos Régions- François Couplan
- L’ESCOP (European Scientific Cooperative on Phytotherapy)
- Autres sources disponibles dans la bibliographie du livre « Tout, tout, tout (ou presque) sur les orties«