Règles, bonnes pratiques et risques de la cueillette sauvage

Règles, bonnes pratiques et risques de la cueillette sauvage

Règles, bonnes pratiques et risques de la cueillette sauvage

Oui la cueillette sauvage est une activité passionnante, et oui il est temps de s’y mettre parce que reconnecter son assiette avec le sauvage est apaisant autant que nourricier, et tellement enrichissant !

Mais OUI, la cueillette sauvage est aussi une activité dangereuse, pour soi ou pour la biodiversité, si elle est réalisée sans connaissances de base.

Cet article s’adresse à tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur les règles de cueillette, les bonnes pratiques du cueilleur et les risques de la cueillette sauvage.

Bonne lecture puis bonne balade 😉

Règles, bonnes pratiques et risques de la cueillette sauvage
Règles, bonnes pratiques et risques de la cueillette sauvage

Comment reconnaître les plantes sauvages comestibles

La cueillette est une activité passionnante mais qui n’est pas à prendre à la légère ! Plusieurs règles s’imposent pour la santé et la préservation des écosystèmes.

La règle N°1 en cueillette est d’être sûr de reconnaitre la plante à 200% ! Il est donc indispensable d’avoir étudié la plante sous toutes ses coutures avant de se lancer.

De nombreux recueils existent, mais aussi des formations très bien faites, pour tous les niveaux. On aime particulièrement :

Si tu n’y connais rien, prévois plusieurs promenades à différentes saisons pour une première sensibilisation. Cela te permettra d’observer la plantes à tous ses stades de développement et donc d’être sûre de la reconnaitre !

Lieux de cueillette et autorisation

On ne peut pas cueillir ce que l’on veut, où on veutt. En France, la cueillette des plantes sauvages est soumise à plusieurs réglementations. D’abord, il est interdit de cueillir sur une propriété privée sans l’autorisation du propriétaire. Ensuite, certaines plantes, particulièrement utiles à leur écosystème ou en danger, sont protégées par des arrêtés préfectoraux ou le Code de l’environnement. Ces listes sont accessibles sur le site du Ministère de la Transition écologique ou sur celui de l’INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel). Avant de partir en cueillette, renseigne-toi sur les plantes protégées et sur les zones où la cueillette est permise.

Il est également impératif de choisir des zones de cueillette loin des sources de pollution. Évite de récolter près des routes, des champs traités aux pesticides, des friches industrielles, ou des zones humides fréquentées par des animaux, car les plantes y absorbent des particules dangereuses. Ce sont des conseils simples, mais cruciaux pour garantir la qualité des plantes que tu ramasses.

Préservation des ressources et respect des écosystèmes

La cueillette responsable, c’est avant tout ne pas mettre en péril l’équilibre fragile de l’écosystème. Une règle d’or souvent citée est de ne jamais cueillir plus de 10 % d’une colonie de plantes. Cela permet à la population de se régénérer et laisse suffisamment de ressources pour la faune (insectes, oiseaux, mammifères) et les autres cueilleurs.

Mais il est surtout important de ne prendre que ce dont tu as besoin, et de ne récolter que les parties nécessaires de la plante en laissant le reste intact. Si tu cueilles les racines, les fruits, ou les bourgeons, qui sont essentiels à la survie de la plante, fais-le avec parcimonie.

C’est une question de respect : la nature n’est pas notre propriété. Tout comme nous respectons nos hôtes chez qui nous sommes invités, nous devons respecter la faune et la flore lors de nos expéditions de cueillette. Pense à ne pas abîmer les habitats naturels et à minimiser ton impact sur les écosystèmes que tu traverses.

Les risques de contaminations et les parasites

Les plantes doivent être travaillées au plus vite après la cueillette pour conserver leurs saveurs et leurs nutriments, mais surtout pour éviter le développement parasitaire et de moisissures.

Après un premier tri pour déloger les petits habitants et supprimer les parties souillées ou abîmées, un lavage est indispensable pour les plantes poussant à moins de 40 cm du sol. Selon leurs lieux de récolte et leur proximité avec le sol, ces plantes peuvent être porteuses de parasites pouvant contaminer l’homme par ingestion et provoquer des troubles graves.

La douve du foie qui peut provoquer une altération des canaux biliaires et attaquer le foie est un parasite qui se développe dans les lieux humides accueillant du bétail. Outre le lavage dans plusieurs eaux, le moyen le plus sûr de s’en prémunir est d’éviter ces zones à risque, et dans le cas contraire, de faire cuire ces plantes avant de les consommer.

Les échinococcoses, appelées « maladies du renard » proviennent des déjections de renards qui sont les hôtes naturels du parasite. Ces parasitoses doivent être prises au sérieux car elles peuvent provoquer des troubles graves voire mortels, mais il ne faut pas stigmatiser la consommation de plantes sauvages pour autant. Toutes les plantes poussant proche du sol, qu’elles soient sauvages ou cultivées, qu’elles soient fréquentées directement par les renards ou non, peuvent être porteuses d’oeufs. Par ailleurs, les chiens et les chats domestiques qui se roulent au sol, ou le jardinier qui mets les mains dans la terre peuvent également véhiculer des œufs. Une hygiène rigoureuse et le lavage des aliments dans plusieurs eaux permet de limiter les risques de transmission (à noter que l’efficacité du vinaigre pour détruire ces parasites n’a pas été scientifiquement prouvé). En revanche, le séchage ( minimum 48h à 25°C avec un taux d’humidité final inférieur à 15%) et la cuisson (3 mn à 60°C) ont prouvé leur efficacité.

Les bons outils du cueilleur

Ton équipement doit rester simple, mais efficace : une paire de gants et des vêtements longs pour te protéger des plantes irritantes, un couteau, un sécateur propre ou des ciseaux pour couper sans abîmer les plantes, et des sacs en kraft ou un panier en osier pour transporter tes récoltes.

N’oublie pas non plus d’emporter avec toi un guide d’identification pour vérifier sur place les caractéristiques des plantes que tu rencontres et de quoi les prendre en photo.


LE JARDIN E(S)T LA RECETTE, c’est quoi ?

Nos industries et notre façon de consommer détruisent notre santé, notre société et la biodiversité. Il est donc urgent de construire de nouveaux modèles garantissant notre résilience alimentaire et protégeant la biodiversité, clé de voûte de nos écosystèmes.

LE JARDIN E(S)T LA RECETTE est une entreprise sociale et solidaire (agrément ESUS) dont la mission est d’encourager le retour à la terre et le réensauvagement des parcelles.

En développant une filière qui valorise les récoltes du jardin, en proposant des condiments militants 100 % locaux, et en diffusant la connaissance des plantes sauvages, nous voulons aider chacun à renforcer son autonomie, à adopter une alimentation responsable et, in fine, à réussir sa transition écologique.

Viens donc t’ensauvager en goûtant nos épices et condiments 100% locaux aux plantes sauvages, et découvre tout ce que les plantes ont à t’offrir en plongeant dans nos guides et monographies détaillées.

Et pour en savoir plus sur l’initiative, c’est par là …

A bientôt !

Epices francaises à base de plantes sauvages
Epices françaises aux plantes sauvages du jardin

Note : les informations décrites dans cet article proviennent d’ouvrages de référence en phytothérapie, médecine traditionnelle et botanique. Elles sont données à titre informatif, et ne sauraient en aucun cas constituer une information médicale, ni engager notre responsabilité. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour en savoir plus.

Note sur l’Auteure : Bénédicte Gory, ingénieure issue d’une formation universitaire en physique et chimie organique, se consacre à l’étude et à la valorisation des plantes sauvages de nos régions. Soucieuse de proposer des solutions concrètes et responsables pour demain, elle créée LE JARDIN E(S)T LA RECETTE en 2018 pour encourager le retour à la terre et les micro-productions. Avec le mouvement JE SUIS UNE MAUVAISE GRAINE, elle souhaite aider chacun à renforcer son autonomie et à avancer vers une vie plus naturelle grâce à la connaissance. En mobilisant l’expertise qu’elle a acquise au fil de ses expérimentations, de ses recherches et de ses rencontres avec des experts engagés, elle propose des contenus fiables, complets et accessibles au plus grand nombre. Elle collabore aujourd’hui avec des chefs et artisans à la recherche de nouvelles saveurs, locales et originales, et accompagne les producteurs et artisans souhaitant valoriser ce patrimoine végétal sauvage.

Sources :

  • Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques – François Couplan 
  • INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel)
  • INRA (Institut National de la Recherche Agronomique)
  • Étude sur les échinococcoses, INSERM
  • Guide « Éthique et durabilité en cueillette », éditions Belin
  • Spices, Herbs, and Edible Fungi – George Charalambous
  • Investigating the Effect of Different Types of Vinegar on Echinococcus granulosus Protoscolexes | H. Çiftçi | 2024
  • Source attribution of human echinococcosi | P.R. Torgerson |2020
  • Caractéristiques et sources de Fasciola hepatic | ANSES
  • Influence of environmental factors on the infectivity of Echinococcus
    multilocularis eggs | P. Veit | 1995