Les petits pois : des pois de bourgeois !

Verts, croquants, légèrement sucrés… vous craquez pour les petits pois ? Espèces de bourgeois !

Bon on vous taquine un peu et on avoue que l’on aime bien aussi s’en régaler. Mais c’est toujours intéressant de se questionner sur ce que l’on met dans son assiette, et le petit pois reflète bien l’évolution de notre façon de consommer.

Les petits pois : pas des pois ordinaires ? 

Les pois – Pisum sativum – font partie de la famille des fabacées. Ce sont donc des légumineuses. Il existe plein de pois différents : petits pois, pois cassés, pois chiches, pois carrés, pois asperges, etc.. Alors pourquoi les petits pois ont-ils autant la côte ?

Des pois “immatures” ?

Un petit voyage dans le temps s’impose. Cultivés et consommés secs depuis des millénaires, ils ont fait leur apparition en version “fraîche” à la cour de Versailles, après que Louis XIV en soit tombé raide dingue… Venu d’Italie, ce “caviar” végétal est en fait une version “immature” des pois cassés qui garnissent les gamelles de la populace de l’époque. Récoltés bien avant leur maturité, ils sont certes plus croquants, mais aussi beaucoup moins riches en nutriments que les pois cassés, qui en outre se conservent très bien et trèèès longtemps. 

La cour n’aime pas particulièrement les légumes et préfère viandes, poissons ou fruits relevés d’épices exotiques. C’est la reine Catherine de Médicis qui apporte cette mode de manger des pois frais. A ce stade, les pois sont certes plus fragiles mais bien plus sucrés. Pour la cour, cette manière de consommer permet aussi de se différencier du reste de la population.

Cette coquetterie de manger des petits pois frais s’est ancrée dans nos habitudes alimentaires, mais à l’heure où nous devons envisager la frugalité énergétique, la résilience alimentaire et nos apports en protéines, il est bon de se questionner sur le ratio énergie nécessaire pour produire et énergie apportée par nos aliments.. et à cette question, le pois cassé est clairement plus intéressant que le petit pois !

Mais alors, comment on les cultive ?

Phase une, la semence. Il est primordial de semer les petits pois sur un sol suffisamment ressuyé, c’est-à-dire ni trop humide, ni trop travaillé. La qualité du sol est indispensable si l’on veut obtenir de beaux petits pois à l’arrivée. Petite astuce : on met les graines dans de l’eau pendant une nuit pour accélérer la germination et la pousse. 

Pour l’entretien, pas nécessaire d’arroser, sauf si la terre est particulièrement sèche et qu’il n’a pas plu depuis longtemps. Il est important de vérifier que les tiges des petits pois soient bien ancrées dans le sol. Pensez à vous munir de petites ramettes si ce n’est pas le cas. Autrement, le maître mot pour l’entretien est la patience…. et faire attention aux oiseaux ! En effet, eux aussi sont gourmands et ils en profitent pour venir chiper les pois dès qu’ils sortent de leur germe. Pour éviter cela vous pouvez par exemple poser un voile.

Les trois pires ennemis du petit pois : le mildiou, l’oïdium et l’anthracnose. Si les deux premiers ne provoquent pas de gros dégâts, l’anthracnose est impossible à empêcher car elle est transmise par l’intermédiaire des graines. 

Pour la récolte, attention, c’est là que tout se joue !  Il ne faut pas les cueillir trop tôt, ni trop tard. Il faut arriver à repérer le bon moment  si l’on veut qu’ils soient suffisamment sucrés et frais. Et puis, hop on les mange le jour même ! Pour les conserver au sec, il suffit de les mettre dans un sachet ou dans un bocal hermétique. 

Les petits pois, à la pointe du progrès scientifique !

Les petits pois ont eu un sacré impact sur la recherche scientifique. C’est grâce à eux que l’on a pu poser les fondements de la génétique, en observant la manière dont les gènes se transmettent d’une génération de petits pois à une autre.


LE JARDIN E(S)T LA RECETTE, c’est quoi ?

Nos industries et notre façon de consommer détruisent notre santé, notre société et la biodiversité. Il est donc urgent de construire de nouveaux modèles garantissant notre résilience alimentaire et protégeant la biodiversité, clé de voûte de nos écosystèmes.

LE JARDIN E(S)T LA RECETTE est une entreprise sociale et solidaire (agrément ESUS) dont la mission est d’encourager le retour à la terre et le réensauvagement des parcelles.

En développant une filière qui valorise les récoltes du jardin, en proposant des condiments militants 100 % locaux, et en diffusant la connaissance des plantes sauvages, nous voulons aider chacun à renforcer son autonomie, à adopter une alimentation responsable et, in fine, à réussir sa transition écologique.

Viens donc t’ensauvager en goûtant nos épices et condiments 100% locaux aux plantes sauvages, et découvre tout ce que les plantes ont à t’offrir en plongeant dans nos guides et monographies détaillées.

Et pour en savoir plus sur l’initiative, c’est par là …

A bientôt !

Epices francaises à base de plantes sauvages
Epices françaises aux plantes sauvages du jardin

Note : les informations décrites dans cet article proviennent d’ouvrages de référence en phytothérapie, médecine traditionnelle et botanique. Elles sont données à titre informatif, et ne sauraient en aucun cas constituer une information médicale, ni engager notre responsabilité. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour en savoir plus.

Note sur l’Auteure : Bénédicte Gory, ingénieure issue d’une formation universitaire en physique et chimie organique, se consacre à l’étude et à la valorisation des plantes sauvages de nos régions. Soucieuse de proposer des solutions concrètes et responsables pour demain, elle créée LE JARDIN E(S)T LA RECETTE en 2018 pour encourager le retour à la terre et les micro-productions. Avec le mouvement JE SUIS UNE MAUVAISE GRAINE, elle souhaite aider chacun à renforcer son autonomie et à avancer vers une vie plus naturelle grâce à la connaissance. En mobilisant l’expertise qu’elle a acquise au fil de ses expérimentations, de ses recherches et de ses rencontres avec des experts engagés, elle propose des contenus fiables, complets et accessibles au plus grand nombre. Elle collabore aujourd’hui avec des chefs et artisans à la recherche de nouvelles saveurs, locales et originales, et accompagne les producteurs et artisans souhaitant valoriser ce patrimoine végétal sauvage.

Sources :  

  • Le petit Larousse des plantes qui guérissent – François Couplan / Gérard Debuigne
  • Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques – François Couplan 
  • Se Soigner avec les Plantes de nos Régions- François Couplan